Avril-Juin 2025
Ne tournons pas autour du pot : le monde va mal. Comme l’impression de vivre un moment historique, mais dans le mauvais sens du terme, pas façon "France-Brésil 3-0". Pourtant, à notre petit niveau, nous continuons de vivre une très belle saison 2024-2025, où se succèdent les grands moments de joie, d’émotion et de partage, avec un public nombreux, des artistes généreux, de l’audace et du panache.
Vivons-nous dans une bulle heureuse, en l’attente de son irrémédiable éclatement ? La question est obsédante. Oui, le risque est grand d’ignorer la lame de fond qui emportera tous les optimistes du genre humain. Il l’est d’autant plus si on ne voit pas les fossés qui se creusent, les murs qui se montent, parce qu’au final : elle est chouette, notre bulle.
Le programme que vous êtes en train de lire présente des événements, des horaires, des tarifs. Mais derrière chacun d’eux, on trouve des personnes qui ont choisi d’exposer leur sensibilité au monde, et ainsi, d’y mettre une touche de couleur. De jouer un jeu difficile, au risque de se prendre les pieds dans le tapis : tout n’est pas affaire de gloire et de business. Ce programme se destine à la population qui considère que cette touche de couleur est une des bonnes raisons de se lever le matin : ressentir, écouter, réfléchir, vibrer.
Notre rôle n’est pas de faire ronronner un secteur économique qui vit pour lui-même et s’inquiète pour ses emplois, comme on aimerait vous le faire croire. Notre rôle est d’accueillir une diversité de paroles, de visions, de pulsations, et de les amplifier. Cela a du sens pour la collectivité, qui en a un besoin profond. Même si ça peut paraître naïf (quand on est cynique), c’est ce qui nous anime et nous y croyons dur comme fer. Et merci d’y croire avec nous.

LE VISUEL DE QUENTIN CAILLAT
On termine la saison avec cet illustrateur engagé qui a su nous séduire par son univers onirique et underground, son trait excentrique et ses personnages tombés de la lune. Formé à l’école lyonnaise Émile Cohl aux techniques traditionnelles et digitales de dessin, Quentin Caillat multiplie aujourd’hui les médias de création pour enrichir sa palette : peinture murale, dessin sur planches de skate, sur objets de récupérations, etc.